Le Nom de la Rose Un dimanche au ciné… avec un film culte !

En l'an 1327, dans une abbaye bénédictine, des moines disparaissent. Un franciscain, Guillaume de Baskerville aidé du jeune novice Adso von Melk mène l'enquête. C'est l'époque où l'Eglise, en pleine crise, se voit disputer son pouvoir spirituel et temporel. C'est aussi l'apogée de l'inquisition. Un thriller moyenageux très attendu préparé avec soin pendant trois ans, respectant le mieux possible l'époque et qui a coûté la bagatelle de dix-neuf millions de dollars. C'est également un film de Jean-Jacques Annaud toujours passionnément entraîné par ses sujets.

De Jean-Jacques Annaud, avec Sean Connery, Christian Slater, Helmut Qualtinger

France, Allemagne, Italie – Drame, Thriller – 2h12 – 1986 – VOSTFR

Apôtre du divertissement cultivé, Jean-Jacques Annaud a eu la bonne idée d’évacuer les citations érudites du livre d’Umberto Eco pour signer un polar médiéval, une série noire sur la querelle entre papauté et ordres mendiants. Le décor est celui d’un siècle que l’on dit barbare, avec ses trognes à la Brueghel, sa horde de « crapauds gigotant dans un reliquaire », comme aurait dit Hugo, mais l’intrigue évoque les Dix Petits Nègres d’Agatha Christie, et le nom des héros fait référence à Conan Doyle. Si la vertigineuse tour de Babel rappelle les labyrinthes à la Borges, Annaud refuse de succomber à l’esprit de sérieux. De même que La Guerre du feu décrivait la naissance du gag, Le Nom de la rose célèbre le rire subversif, éternel danger pour le pouvoir. Le rire, ici, est révolutionnaire : il anéantit la crainte de Dieu, désacralise les hiérarchies, ridiculise le péché, tue le respect. Une élégante leçon d’histoire.