The Pillow Book Un dimanche au ciné… avec un film culte !

La fille d'un calligraphe célèbre, qui autrefois lui avait souhaité son anniversaire en lui calligraphiant ses voeux sur le visage, reprend le flambeau et écrit des poèmes sur le corps de son amant, Jérome. Devenu jaloux, Jérome met en scène un faux suicide qui aboutit à sa mort. La jeune femme pleure la mort de son amant et écrit un poème érotique sur son corps avant de l'enterrer. L'éditeur exhume le corps de Jérome et fait de sa peau un précieux livre de chevet.
De Peter Greenaway, avec Vivian Wu, Ewan McGregor, Yoshi Oida
Grande-Bretagne – Drame/Romance – 2h06 – 1996 – VOSTF
Comme à son habitude, le cinéaste construit son film comme un puzzle qui mène invariablement à la transgression (ici encore la chair humaine est transfigurée en œuvre d’art morbide). Avançant à coups de contradictions, The Pillow Book célèbre l’intellect par la chair et impose la déviance par un dispositif formel très élaboré. Alliance peu commune entre idée et incarnation, la calligraphie devient le terrain idéal d’un jeu sexuel et mortel dans lequel le metteur en scène-démiurge jette ses personnages, tous en quête d’un absolu introuvable.
Transcendé par une photographie somptueuse de Sacha Vierny et les très belles chansons de Guesch Patti (Blonde, La Marquise et La Chinoise, toutes issues de son quatrième album datant de 1995), le métrage déploie ses fastes visuels et sonores pour mieux nous entrainer dans sa spirale érotico-mortifère. De quoi irriter les habituels détracteurs du cinéaste et combler ses plus ardents défenseurs. Quoi que l’on en pense, on ne peut que s’incliner devant l’originalité du sujet (jamais abordé au cinéma de cette façon) et la richesse thématique de son traitement.