Habemus Papam Hommage à Michel Piccoli

En partenariat avec l’ADRC, le Ciné220 vous propose chaque semaine de cet été une rétrospective qui rend hommage à la carrière exceptionnelle et à l'immense talent de Michel Piccoli. Cette rétrospective de 8 films parmi les plus marquants de sa filmographie, du Mépris de Jean-Luc Godard (1963) à Habemus papam (2011) de Nanni Moretti, raconte aussi Michel Piccoli par ses "familles de cinéma" aux côtés de ses amis Claude Sautet, Marco Ferreri, Luis Buñuel et bien d'autres.

Après la mort du Pape, le Conclave se réunit afin d’élire son successeur. Plusieurs votes sont nécessaires avant que ne s’élève la fumée blanche. Enfin, un cardinal est élu ! Mais les fidèles massés sur la place Saint-Pierre attendent en vain l’apparition au balcon du nouveau souverain pontife. Ce dernier ne semble pas prêt à supporter le poids d’une telle responsabilité. Angoisse ? Dépression ? Peur de ne pas se sentir à la hauteur ? Le monde entier est bientôt en proie à l’inquiétude tandis qu’au Vatican, on cherche des solutions pour surmonter la crise…

De Nanni Moretti,, avec Michel Piccoli, Nanni Moretti, Jerzy Stuhr

Italie – Comédie Dramatique – 1h42 – 2011

Ce formidable cataclysme est une alliance de farce grinçante et de confession touchante propre au cinéma de Nanni Moretti. L’histoire d’une crise du pouvoir, collective et intime — Moretti lui aussi a été un acteur politique en Italie, avant de se retirer. Que signifient le silence et le refus du nouveau pape ? Nanni Moretti propose diverses réponses, drôles ou mélancoliques, métaphysiques ou très ordinaires.

On voit le pape déboussolé errer dans la ville, croiser une troupe de comédiens. Étrange vagabondage. Où les autres ont tendance à se dérober derrière des paroles séduisantes mais mécaniques. Comme cette séquence troublante dans une trattoria, où la conversation des comédiens n’est qu’une accumulation frénétique de répliques tirées de Tchekhov. Exactement comme à la télévision, où un expert finit par avouer qu’il improvise et qu’il ne sait rien… C’est ce blanc à l’antenne, ce grand vide qu’affronte et crée à la fois le souverain pontife en fuite. Une épreuve de vérité que l’on appellera une quête de soi, une dépression ou, pourquoi pas, une forme d’art.