Le Jour se lève Cycle parler Voir

Du mystère, des sentiments, du rire, et même des chansons. On trouve tout cela et plus encore dans ce cinéma français des années 30 à 70 qui nous a offert tant de films inoubliables.
La belle équipe
Marie-Octobre
Le septième juré
Goupi Mains Rouges
Le jour se lève
Un moment d’égarement
6 films de répertoire magnifiquement restaurés par Pathé pour voir ou revoir Jean Gabin, Danielle Darrieux, Michel Simon, Louis Jouvet, Jean-Pierre Marielle et tant de ces vedettes, comme on disait alors. Rejoignez dès la rentrée votre salle du Ciné 220 les vendredis et dimanches après-midi pour retrouver en notre compagnie le vrai cinéma de quartier.
DEBAT avec Jean-Pierre Ancele 

Une forte dispute éclate dans une maison, des bruits de lutte se font entendre, des cris, des coups... Puis un coup de feu ! François a tiré sur Valentin. Ce dernier convoitait la belle Clara. François, barricadé et encerclé par la police, se remémore alors toute l'histoire qui a conduit à ce drame.
De Marcel Carné, avec Jean Gabin, Jules Berry, Arletty…
France – Drame- 1h39 – 1939
« Y a plus de François… Laissez-moi seul, tout seul, je veux qu’on me foute la paix ! » : ce cri lancé par Gabin cerné par les badauds et les policiers est toujours aussi poignant. Il ne veut pas sortir de sa tour de garde, François, cet ouvrier qui a dit non à l’humiliation, cet assassin par amour qui fait front une dernière nuit. Comment en est-il arrivé là ? Pour répondre, Marcel Carné utilise le flash-back pour la première fois dans un film français parlant et place un panneau explicatif au début : « Un homme a tué. Enfermé, assiégé dans une chambre, il évoque les circonstances qui ont fait de lui un meurtrier. » Gabin est d’une modernité incroyable : naturel et sexy en prolo amoureux, il devient franchement animal lorsque la fatalité (incarnée par Jules Berry, génial) le piège. Alors, tournant dans sa chambre comme une bête en cage, il fume ses dernières cigarettes de condamné.
Et puis, il y a Arletty, gouailleuse triste, à laquelle Jacques Prévert offre des répliques en or. Accoudée au balcon de l’hôtel où elle vit, de l’autre côté de la rue, elle dit à son amant d’une petite voix faussement dégagée, et bouleversante : « Heureusement qu’on s’aime pas. J’aurais bien voulu que ça continue. Seulement, moi, j’habitais ici et toi juste en face… C’était trop loin. »
Entre fantastique social et réalisme poétique, Carné utilise les premiers retour arrière du cinéma français pour un paradis à jamais disparu.