Julieta Rétrospective Pedro Almodovar

Après quarante ans de carrière, il incarne encore le renouveau : on attend de Pedro Almodóvar qu’il nous surprenne, qu’il nous secoue, qu’il nous séduise, qu’il nous émeuve et nous transporte dans son monde à part… En somme, qu’il soit toujours plus Almodóvar, un grand cinéaste pas comme les autres. Très espagnol et très universel, léger et grave, tout en contrastes. Un véritable auteur que le Ciné220 vous propose de redécouvrir à travers 8 de ses films.

Dimanche 14 juillet à 17h15 : Matador

Dimanche 21 juillet à 17h30 : Femmes au bord de la crise de nerfs

Dimanche 28 juillet à 17h15 : Talons Aiguilles

Dimanche 4 aout à 17h15 : La Fleur de mon secret 

Dimanche 11 aout à 17h15 : Tout sur ma mère

Dimanche 18 aout à 17h15 : Parle avec elle 

Dimanche 25 aout à 17h15 : Volver 

Dimanche 1er septembre à 17h15 : Julieta 

Julieta s’apprête à quitter Madrid définitivement lorsqu’une rencontre fortuite avec Bea, l’amie d’enfance de sa fille Antía la pousse à changer ses projets. Bea lui apprend qu’elle a croisé Antía une semaine plus tôt. Julieta se met alors à nourrir l’espoir de retrouvailles avec sa fille qu’elle n’a pas vu depuis des années. Elle décide de lui écrire tout ce qu’elle a gardé secret depuis toujours.
De Pedro Almodóvar, avec Emma Suárez, Adriana Ugarte, Daniel Grao…
Espagne – Drame – 1h40 – 2016 – VOSTF
Après la parenthèse des Amants passagers, Almodóvar retrouve l’intensité romanes¬que avec cette histoire gigogne, qui évoque une étrange fuite en avant dans le passé. Le train, théâtre d’une disparition bouleversante au début, puis décor récurrent, est la métaphore du vrai sujet de Julieta : le passage du temps, la fugacité des liens, l’évanescence des êtres, qui apparaissent puis s’éclipsent de nos vies, parfois sans un mot.
De cette gravité, le maître espagnol donne une traduction totalement séduisante. Pour évoquer les années 1980 et la prime jeunesse de l’héroïne, il ressuscite la merveilleuse débauche chromatique de sa période Movida. Quand elle devient une nouvelle femme, transformée par le chagrin et les remords, il passe avec brio d’une actrice à une autre dans la même scène, qui rappelle les métamorphoses de Tippi Hedren dans Pas de printemps pour Marnie. Quant à la maison de pêcheur qui abritera le mariage de Julieta, c’est d’emblée une image mentale, aussi attirante qu’annonciatrice de naufrages… Jusqu’au bout, le film fascine par cette alchimie entre la noirceur désenchantée du fond et l’éclat rédempteur de la forme.